Albert Camus, repris par Ingrid Betancourt.
Aujourd’hui, alors que dans notre petit confort beaucoup d’entre nous formulent de nouveaux espoirs pour 2008, il y a fort à parier que pour 45 familles la seule demande à faire soit la même que ces dernières années, à savoir la libération de leur proche, détenu -parfois depuis 10 ans- par les FARC. Privé de liberté, survivant dans la jungle colombienne en se raccrochant à quelque maigre espoir, ces hommes et ces femmes ont manqué les événements dramatiques tout comme les événements heureux de leur famille. Dans les jours qui viennent trois d’entre eux devraient retrouver leur liberté, on ne peut qu’imaginer ce que leurs familles doivent ressentir actuellement entre angoisse, impatience et incertitude.
Malheureusement, pour les autres, rien ne change, si ce n’est qu’on en parle et que rien que ça c’est agir pour leur libération. J’ai lu les extraits de la lettre d’Ingrid Betancourt à sa famille avant d’apprendre que sa famille n’avait non seulement pas donné son accord pour la publication mais qu’en plus elle s’était vu remettre seulement une copie de cette lettre de 12 pages d’une écriture serrée pourtant privée! Je ne vous cacherai pas qu’on ne peut pas la lire sans ressentir une très forte émotion, pour ne pas dire une certaine empathie avec sa famille. Comment imaginer ce qu’ils vivent depuis près de 6 ans, comment imaginer que ses enfants puissent avancer avec tant de force et de courage alors même qu’ils craignent chaque jour pour la vie de leur mère?
Dans sa lettre, on comprend que malgré six années de captivité, ses ravisseurs n’ont développé aucune forme de pitié pour sa condition et lui enlève régulièrement ses maigres consolations tels des dessins faits par ses neveux et nièce…
Pour rappel, s’ils sont 45 à être « échangeables », ils seraient plus de 3 000 à être encore détenus, et certains sont déjà mort en attendant de recouvrer la liberté.
Pour en savoir plus, pour connaître les actions qui sont menées: www.betancourt.info