Parfois la nuit, quand mon esprit refuse de se mettre en pause, j’essaie de me concentrer sur un souvenir particulier pour m’emporter dans une rêverie et trouver le sommeil. Ces derniers temps, je repensais à un jeu que nous faisions petites, avec ma cousine. Dans nos deux terrains, il y avait des balançoires mais de hauteur différentes et avec des accessoires variés. Ainsi, chez moi, les barres rouges parallèles au sol étaient vraiment hautes de sorte qu’il fallait faire un cochon pendu à l’aide des barres vertes pour espérer y grimper. Chez ma cousine, elles étaient beaucoup plus accessibles, facilitant la montée mais réduisant les sensations.
Nous avions créé tout un parcours qui consistait à ne pas mettre pied à terre pour se rendre d’un bout à l’autre de la balançoire, sous peine de se faire dévorer par des crocodiles!
Chez moi, on partait d’une barre rouge pour descendre sur un trapèze, puis passer sur la balançoire car les anneaux du temps de mon frère avaient disparu à notre époque. De là, il fallait s’accrocher à la corde et trouver un moyen de remonter sur l’autre barre rouge, autant dire que c’était impossible!
En y repensant je ne suis pas sûre que je laisserais mes enfants faire le même parcours car les barres étaient vraiment hautes et passer de là au trapèze, ça créait un large balancement, potentiellement dangereux!
Chez ma cousine c’était plus simple, ce qui nous permettait d’essayer de battre nos records de vitesse. De la première barre rouge, on passait à une balançoire double, puis à une balançoire classique et enfin à un trapèze si je me souviens bien. C’est marrant comme on ne fait pas attention à certaines choses parfois. Ainsi j’ai beau aller chez mon oncle et ma tante à chaque fois que je rentre en France, je suis incapable de me rappeler si la balançoire est toujours là…
Chez mes parents, elle est bien là, figée par la rouille et légèrement emboutie depuis la fois où j’ai tondu la pelouse d’un peu trop près! Pour moi, il n’est pas question que mes parents enlèvent ce terrain de jeu de mon enfance, trop de souvenirs y sont attachés, que ce soit des chutes ou des éclats de rire.
Il me semble qu’un jour j’avais réessayé de monter sur une des barres rouges mais la rouille m’effrayait beaucoup plus que petite et peut-être mon poids ou ma perte de souplesse m’avaient empêché de réussir suffisamment haut le cochon pendu pour pouvoir atteindre la fameuse barre… et même rendue en haut, je ne suis pas sûre que j’aurais osé redescendre en me laissant glisser le long de la barre centrale ou encore pire de repartir via le trapèze!