Travailler en anglais et vivre en français, c’est agréable. Jusqu’à un certain point! Ce point qui fait que tout à coup votre cerveau ne sait plus où il en est et confond les langues, les tournures ou alors tout simplement refuse de fonctionner plus longtemps!
C’est ainsi, par exemple, qu’au beau milieu d’une conversation avec une collègue anglophone, je n’étais plus capable de trouver le mot que je cherchais, ni en anglais ni en français! Un vide gigantesque avait pris place dans mon esprit et je n’étais même plus capable de savoir reformuler ce que je cherchais (en l’occurrence un kyste aux ovaires!). Il m’a fallu quelques secondes pour que tout se relance et que je puisse le prononcer en français mais j’ai vécu des instants de panique face à ce vide.
Pourtant je rêve de ce même vide chaque soir en tentant de m’endormir alors que mes pensées se formulent en anglais puis en français et ainsi de suite. C’est tout sauf reposant, surtout quand on ne maîtrise pas parfaitement une des deux langues.
L’avantage c’est que mon anglais se perfectionne un peu plus chaque jour et que les blagues, sarcasmes ou bons mots sortent de plus en plus naturellement au travail, enfin tout dépend de qui est en face. Devant mon boss, je bafouille, mêle mes mots alors que devant des collègues avec qui je plaisante facilement, tout est naturel. C’est bien sûr un peu frustrant mais je sais qu’avec le temps je vais être plus à l’aise avec mon patron aussi (enfin j’espère).
Maintenant je comprends les québécois qui « switchent » d’une langue à l’autre selon leur interlocuteur et selon la phrase, c’est fou comme rapidement certains mots s’imposent plus facilement dans une langue, même pour moi!