Il y a quelques jours, Jean Charest, Premier Ministre du Québec, en visite à Lyon a profité des Entretiens Jacques Cartier pour faire une réflexion comme quoi les français « glissent trop facilement vers les anglicismes ». C’est vrai, nous en exploitons un certain nombre.
Mais vaut-il mieux un français avec quelques anglicismes qu’un français plein de fautes ou remanié au bon vouloir de quelques penseurs?
Chaque jour, je vois passer des courriels grouillants de fautes, non pas juste d’orthographe mais de syntaxe, des choses qui ne sont tout bonnement pas françaises. Et encore, je ne vous parle pas ce qui passe par mes oreilles (il est parti chez eux, par exemple)!
Et si l’on emploie effectivement de nombreux mots issus de nos voisins britanniques, ils sont dans le dictionnaire depuis plusieurs décennies, donc en tant que tel assimilé au français.
Week-end, shopping et parking sont les plus connus mais les québécois checkent leurs courriels, le bumper de leur voiture, utilisent des sleeping bags, des blenders, impriment en batch, partent en burn out, cancellent une réunion, pluggent une prise, mangent des egg rolls, prennent un drink, flushent la chasse d’eau, se sentent insécure ou encore font des jokes.
Nous donner des leçons de français me semble un peu exagéré, surtout quelques semaines après que le Ministère de l’Éducation ait décidé qu’il est juste d’écrire « ognon » ou « bruler » par exemple. Ah bon?
On peut donc simplifier le français pour faire en sorte que les québécois l’écrivent correctement plutôt que de leur enseigner correctement? Quelque chose m’échappe, j’en suis sûre.