Au cas où vous en doutiez: on en chie TOUS avec nos enfants!
Personnellement je ne « crois » pas trop aux phases qu’on nomme dans les journaux « Terrible two, threenagers, fucking four » ou autres. Je crois que nos enfants grandissent, apprennent, testent, sont dépassés par leurs émotions et que cela prend différents visages qu’ils aient 2 ou 4 ans et que ça va durer encore bien des années!
Au cours des 3 derniers jours avant de reprendre le travail cette semaine, nous avons eu différentes activités qui impliquaient toujours d’autres enfants et à chaque fois le constat a été le même, que cela soit en discutant avec les parents ou en observant les enfants : ils nous rendent dingues! Par moment! Parce que même si on les échangerait bien contre une grasse matinée ou un repas sans cri ou nourriture à terre de temps en temps, reste qu’on les aime et qu’on referait tout pareil même si on savait avant à quel point ils allaient nous « pourrir » la vie certains jours!
Certains enfants sont plus intenses que d’autres et certains cachent bien leur jeu! Prenez ma presque-4-ans : en soirée avec d’autres enfants, c’est pas mal la plus sage, celle qu’on entend le moins, qui n’achale pas (trop) les autres, qui ne fait (presque) rien d’interdit (sans que quelqu’un l’ait fait avant elle au moins) mais à la maison, c’est une autre histoire!
À la maison, elle dit non à tout. Elle embête sa petite sœur en permanence, elle escalade des meubles (ce qui lui a valu une chute dans son dressing il n’y a pas si longtemps), elle refuse de ramasser ce qu’elle fait tomber (ou lance) parterre, elle refuse de rester au coin si on la punit. Je pourrais continuer comme ça encore longtemps. Globalement, à la maison, elle nous pousse à bout. Alors on réagit comme on peut : parfois en désamorçant la crise, parfois en s’emportant nous-même parce que bon, là c’est la goutte d’eau.
Et finalement si les enfants ont tous la même propension à nous tester, ce sont surtout nos façons de réagir qui sont différentes. On ne tolère pas les mêmes choses, on n’est pas énervé par les mêmes choses, on n’a pas le même vécu en tant qu’enfant nous-même d’abord puis parent de nos enfants. Alors chacun réagit avec les outils en sa possession, chacun essaie de faire de son mieux, tout en évitant le regard de jugement que porte tout un chacun « parce qu’il n’y a pas de meilleur parent que celui qui n’a pas d’enfant »!
Peut-être que ma fille va aller au coin pour ne pas vouloir rendre le doudou à sa sœur à l’arrêt de bus et que les gens vont trouver que, quand même, je suis un peu dure avec cette mignonne petite fille à couettes qui ne fait que s’amuser. Oui, mais que savez-vous de tout ce qui s’est passé avant cet instant? Est-ce qu’elle n’a pas d’abord refusé de mettre ses chaussures pour quitter la garderie? Est-ce qu’elle n’a pas tenté de traverser la rue en courant? Est-ce qu’elle n’a pas refusé d’avancer dans les portes tournantes, bloquant tout le monde derrière? Est-ce que sa sœur n’a pas elle aussi fait une crise pour un quelconque motif?
Laissez-moi vous dire que derrière tout parent qui s’emporte, il y a généralement une suite d’événements qui a mené à ce « trop plein ». On fait de notre mieux, on tente de les éduquer comme de futurs adultes responsables et généreux. Mais quel poids on porte sur nos épaules! Nos enfants ont la responsabilité de sauver la planète et l’humanité et c’est à nous que revient la tâche d’en faire des adultes sociables, empathiques, justes et autre joyeusetés. Le problème c’est qu’il n’y a pas de formation sur « comment élever ses enfants », chacun se débrouille et parfois, ouf, c’est difficile! Alors on place des repères pour les aider, on fixe des règles pour que tout le monde vive en bonne harmonie mais à la fin, on ne nous remet jamais de diplôme pour nous féliciter d’avoir réussi leur éducation. Par contre, on nous lance des pierres si notre enfant fait le bacon dans un magasin ou s’il touche l’accoudoir d’un autre passager qui tente de dormir dans l’avion. Allez comprendre…