Mois : mars 2016

L’orchidée de Chine


Formule du midi
Formule du midi


Parmi les restaurants du centre-ville, il y en a un que j’affectionne tout particulièrement qui s’appelle: L’orchidée de Chine. Situé sur la rue Peel, tout près de De Maisonneuve, on a tendance à passer devant le restaurant sans y prêter attention. Pourtant on y sert de la très bonne cuisine chinoise, fine, goûteuse, de celle qui nous donne envie de lécher notre assiette.

Les fameux dumplings
Les fameux dumplings, ou plutôt ce qu’il en reste


Il y a des formules le midi (voir ci-dessus) mais personnellement je préfère les choix à la carte. Tout d’abord parce qu’il FAUT absolument prendre les dumplings à la sauce aux arachides en entrée. C’est juste les meilleurs dumplings ever et pour de vrai, j’ai tenté de lécher discrètement mon assiette quand j’y suis allée avec mon chum la dernière fois!

Orchidee Plats a partager
Un aperçu des portions avec ce qu’il reste à partager en arrière-plan après le premier « service »

Après vous n’aurez que l’embarras du choix. Au fil de mes quelques visites, j’ai eu l’occasion de tester le poulet Général Tao, le bœuf à l’orange, le canard salé et les légumes croustillants pour les plats dont je me souviens. Un des intérêts est que vous pouvez partager les plats, ce qui vous permet, si vous êtes une bonne tablée, de goûter plusieurs items. Nous avons fait la même chose avec Chéri en prenant bœuf à l’orange et Général Tao. Le service (en français, je précise) est très agréable avec des serveurs qui viennent vous resservir quand votre assiette se termine. Le seul bémol pour moi, c’est que beaucoup de leurs plats sont épicés dans le sens piquant et qu’étant une chochotte à ce niveau-là, ça me gêne un peu mais honnêtement je refais quand même les même choix à ma visite suivante car tout est trop bon!

Par contre, qui dit fine cuisine, dit prix en conséquence. On parle ici de 20$ environ le plat auquel il faut ajouter du riz et les dumplings en entrée. La note grimpe vite mais ça vaut le coup une fois de temps en temps, d’autant que les portions sont généreuses!

L’Orchidée de Chine – 2017 rue Peel, Montréal

Le cul entre deux chaises

monde

presseEn tant qu’expatrié, ou immigré ou émigré, parce que selon d’où on se place, on ne “s’appelle” pas pareil, on aura probablement toute notre vie les fesses entre deux chaises. On aime la France mais on l’a quittée. On aime le Québec mais des choses (ou plutôt des personnes) nous manquent.

On suit les actualités françaises mais aussi celles de notre « nouveau » chez nous. Sauf qu’au bout de plusieurs années, tout se mêle. On entend parler de Untel et on se demande : c’est-tu un politicien? Un politicien français ou canadien? Et si c’est canadien, au niveau fédéral ou provincial? Et pour quel parti politique?! Autant vous dire, que beaucoup d’infos sont mêlées dans ma tête.

Il y a quelques mois je lisais une news française sur la ministre de l’écologie qui tapait du poing devant l’industrie agroalimentaire pour que le gaspillage alimentaire cesse. Je me disais « chouette, il est temps, une bonne nouvelle ». Puis après je me suis rappelée que ça ne m’impactait pas moi et j’ai essayé de me souvenir de ce que disait la loi ici à ce sujet. Est-ce qu’on est plus en avance ou plus en retard?

Pour beaucoup de choses, c’est le même questionnement: pour lequel de mes pays telle nouvelle s’applique? Les microbilles qui sont interdites dans les produits de beauté? Les contrats qui ne prévoient plus de durée d’engagement minimum, etc.

Toutes ces bonnes nouvelles qu’on entend, qu’on savoure mais qui, tant qu’elles ne se reflètent pas dans deux pays, ne sont que des demis bonnes nouvelles pour moi et pour sans doute de nombreux autres migrants.

Dois-je dire à ma fille qu’elle est belle?

sexismeDans un monde où pour vendre une voiture aussi bien qu’un DVD, il semble incontournable d’afficher une femme fortement déshabillée, où pour vendre toujours plus de vêtements, de médicaments, de lessives, on nous affiche des femmes belles, très belles, trop belles, quel message ai-je envie de transmettre à mes filles?

J’aimerais qu’elles aient confiance en elle. En elle toute entière, pas juste en leur physique. Et pourtant, à l’adolescence, le mal-être de nos filles est très souvent lié à leur apparence. Elles se sentent trop grosses, trop maigres, trop boutonneuses, trop plate, trop grandes, trop petites, rien ne va et ce physique déborde sur le psychologique. Je n’ai pas envie que cela arrive à mes filles. Alors je leur dis souvent qu’elles sont belles. Je précise que ce n’est pas lié à la robe qu’elles portent, juste qu’ELLES sont belles. Mais le message reste le même. Je mets l’accent sur leur physique alors qu’au fond je voudrais qu’elles ne se préoccupent pas de cet élément mais qu’elles comprennent que ce qui compte, ce sont les gestes qu’elles posent, les décisions qu’elles prennent, les interactions qu’elles ont avec les autres. J’aimerais qu’elles n’aient jamais peur d’entreprendre quelque chose, qu’elles se sentent suffisamment fortes pour oser, qu’elles ne se jugent pas à travers le regard des autres.

Mais le message est tellement moins facile à passer que juste dire le matin « tu es belle ». Suis-je en train d’entretenir cette culture sexiste? Est-ce que mes filles auront plus envie d’aller à un camp de jour qui propose d’apprendre à coordonner ses vêtements ou à bien se maquiller, la puberté à peine commencée? Préféreront-elles ça plutôt qu’un camp de jour qui serait accès sur la science, sur l’ingénierie ou même sur un sport?

Suis-je l’artisan de cette culture du paraître qui pourtant me révolte? J’aimerais que mes filles puissent s’habiller comme elles en aient envie. En robe courte si ça leur tente sans qu’un chromose X se sente aguiché et en droit de commenter/s’approcher. Ou en « habit mou », comme on dit ici, parce que c’est de ça qu’elles auront envie et que dans tous les cas, elles marchent la tête droite, bien dans leurs baskets. Parce que ce n’est pas leur beauté qui m’importe mais leur bien-être. Mais f*ck que c’est dur de bien faire!