Les deux dernières semaines ont été marquées par une sorte de routine, à peu près huilée, notamment grâce aux interventions des grand-parents dont j’avais parlé la dernière fois.
Par contre, routine établie ne rime pas forcément avec sérénité car il faut de plus en plus gérer les humeurs de chacun.

Si nos filles ont toujours été très proches et ne savent jouer qu’ensemble, de plus en plus on les entend s’envoyer promener de manière vraiment agressive. Alors quand, en plus, vient le temps de se chamailler pour savoir qui met la table (soit à chaque repas de chaque journée!), les mots échappés me font parfois hérissés le poil et comme adulte, on n’est pas mieux, avec une patience qui a du mal à revenir.

Cela dit, l’annonce du gouvernement Legault la semaine passée de rouvrir les écoles a entraîné de nouvelles réflexions chez nous, comme j’imagine dans à peu près toutes les maisons: renvoyer son enfant à l’école ou pas?

À vrai dire, c’était à peine une question chez nous tant il était clair que les filles retourneraient à l’école sitôt possible.

Pourquoi?

Outre le fait qu’elles ont super hâte, c’est d’abord, parce que, je pense, elles ont vraiment besoin de reprendre une vie « sociale » avec des règles et des individus à respecter (ou peut-être malgré les nouvelles règles à respecter). Je ne pense pas qu’être enfermées à la maison avec 2 parents en télétravail à plein temps leur apporte beaucoup ces temps-ci.
On a aussi la chance d’avoir une petite école où les groupes étaient déjà de 15-16 enfants pour leurs classes.

Est-ce que le fait que leurs pupitres seront éloignés ou qu’elles devront rester à leur place m’inquiète?

Pas vraiment. Je pense que les professeurs ont de quoi être mal à l’aise parce que de la manière dont je vois les choses, ils vont surtout passer du temps à faire la police pour faire respecter les mesures décidées par la Santé publique alors que les enfants, eux, s’adapteront très bien.

Une chose par contre qui me questionne suite au grand beau temps de cette fin de semaine: qu’en est-il du confinement?

Honnêtement, on ne va pas se leurrer, ça ressemble de plus en plus à la fin, non? Il y a du monde partout dans les parcs, on voit des groupes de jeunes qui se rapprochent et l’exemple de mes filles… Mes filles ont retrouvé 2 amies de la ruelle ce week-end et ont enfin accepté d’aller jouer dehors (cf mon article précédent où je me désespérais qu’elles ne sortent pas). Elles sont parties chacune sur leur vélo, jusque-là tout va bien, mais à un moment elles les ont laissés dans un coin et ont commencé à vouloir se cacher derrière un cabanon. Vous me voyez venir? Elles ont totalement oublié la règle des 2m de distanciation physique…

Je suis intervenue pour leur rappeler de rester loin les unes des autres mais il faudrait être naïf pour penser qu’à moins de les surveiller en permanence, elles vont appliquer cette règle en tout temps. Or, aucun autre parent n’était dans les parages pour surveiller leurs interactions…
La seule solution pour respecter le confinement serait de leur interdire d’aller dans la ruelle. Est-ce que j’ai envie de ça alors même qu’on rouvre les écoles et les commerces?

Tout ça m’amène à ma dernière réflexion: les camps de jour!

Si notre première réaction a été de nous dire, comme pour les écoles, s’ils ouvrent, on y envoie les filles, la décision est finalement plus incertaine.
D’une part parce que nos cocottes détestent les camps de jour, et que ça représente un coût! Autant l’école, elles ont hâte, on sait qu’elles vont être bien encadrées et continuer leurs apprentissages, même si c’est par des révisions, autant le camp de jour, hmm… Quelles sorties vont-ils pouvoir faire si les parcs sont fermés, les piscines, les pataugeoires, etc.?

Alors évidemment, avoir les puces 2 mois d’été à la maison, ce n’est pas l’idéal mais quelque part, si on accepte la vie de ruelle, je crois que le risque sanitaire sera toujours moins élevé que de les emmener dans un camp quelque part.