La plupart des expatriés vous le diront: ce qui manque le plus à notre vie loin de la Mère Patrie, ce sont nos familles. Bien sûr les premières années, le rayon yaourts et le rayon biscuits des supermarchés français nous manquent BEAUCOUP aussi mais au fil des ans, on s’habitue, on trouve des produits de remplacement, on cuisine des équivalents, voire même on finit par trouver LE paquet de gâteaux qu’on adorait parce que l’offre de produits importés ne cesse d’augmenter.
Mais la famille, elle, reste loin. Les amis aussi. Mais les amis, on s’en fait d’autres, alors pas toujours des «locaux» mais au final ce qui compte c’est d’être entouré, que ce soit d’énième français, de libanais ou de québécois, ça n’a aucune importance.
La famille, elle, reste difficile à remplacer. À vrai dire certains amis font office de tatie et tonton mais les grands-parents de substitution, y en a pas trop dans notre entourage. Nos parents essaient de venir en général au moins une fois par année et pour plusieurs semaines, histoire que tout le monde en profite. Les filles sont ravies et comptent les dodos avant la prochaine visite et nous on souffle un peu pendant ce temps. Alors l’inconvénient, c’est qu’il faut cohabiter ensemble pendant tout ce temps et, croyez-moi, rendu à nos âges, ce n’est pas tous les jours faciles de vivre avec ses parents, surtout quand nous on passe la semaine à travailler…
Après près d’une décennie d’expatriation, on se fait à ce rythme et on trouve même de nouveaux arrangements. Ainsi, les enfants grandissant, on peut s’essayer à les envoyer en France chez papy-mamie. Cette année, on fait un mixte de tout ça : mes parents viennent tout le mois de juin, ils repartent avec les enfants et ensuite on se retrouve pour quelques jours de vacances sur place au soleil! C’est le meilleur compromis qu’on ait trouvé, surtout qu’on n’a plus envie de traverser la France pour aller voir tout le monde. Alors c’est sûr que je suis triste de ne pas voir mes oncles et tantes, cousins et cousines cette année mais hey, je vais enfin aller en Espagne!
Nos familles nous demandent parfois de leur envoyer les filles, t’sais comme un colis à la Poste. Je comprends leur envie/besoin de passer du temps avec nos cocottes mais elles ont leur personnalité aussi et tant qu’elles sont petites, on ne les « shippera » pas comme ça et on attendra qu’elles aient un vrai lien avec chacun avant de les envoyer seule en France. On essaie de trouver un équilibre pour qu’elles connaissent leur famille mais ce n’est pas avec les maigres congés qu’on a ici (y compris les enfants qui n’ont qu’une semaine de vacances en février) qu’on peut s’offrir des excursions ou prendre congé quand on a de la visite.
C’est drôle parce qu’avec le temps on voit aussi qui est prêt à venir jusqu’ici nous voir. Bien sûr tout le monde n’a pas le budget pour un billet d’avion mais il y a aussi ceux qui auront toujours un excuse (ce n’est pas le bon moment, il fait trop chaud, il fait trop froid, y a rien à voir, etc.). Honnêtement, je comprends bien qu’on n’ait pas envie de venir à Montréal tous les 4 matins mais je dois dire qu’on n’a pas très envie non plus de payer 4 billets d’avion pour traverser la France et se rendre dans des régions qui ne nous attirent pas ou qu’on connaît par cœur. Bien sûr c’est nous qui avons décidé de vivre de l’autre côté de l’océan et c’est pour ça qu’on en veut à personne de ne pas venir nous voir mais dans l’expatriation on apprend à vivre loin de nos proches et maintenant on n’est plus triste quand vient noël ou un anniversaire parce qu’on est entouré pareil.
Oh oui c’est dur !
Et autant pour les expatriés que pour nous, qui sommes en France.
Dans moins de deux ans, je vais être tata et ça me fend déjà le cœur !
Je suis mitigé entre le j’ai hâte et le pas du tout !
C’est déjà tellement dur alors là !
Et une part de moi me dit que pour la nouvelle génération, c’est génial d’avoir un tonton au Canada et une tata en France !
Quand mon frère m’a annncé qu’il allait être papa (c’était inattendu), j’ai trouvé ça dur aussi. Puis au fil du temps, on « oublie » un peu… puis j’ai eu mes enfants et le problème est inversé.
Les filles réclament souvent leurs grands-parents mais y a aucune façon de rendre tout ça parfait malheureusement alors on fait avec.
Oui, on fait avec !