Catégorie : Confinement 2020

Un beau jour de mars 2020, tout s’est mis en pause ou presque et le mot confinement est rentré das notre language de tous les jours, même dans celui des enfants.

Que restera-t-il de la pandémie?

En mars 2020 quand les premières mesures de restriction ont été annoncées, je faisais partie de celles/ceux qui pensaient que ça ne durerait pas. Très cyniquement, je ne pensais pas qu’un gouvernement, quel qu’il soit, prendrait le risque de plomber l’économie à long terme en fermant tous les commerces, les écoles, tout ce qu’on sait. Et pourtant…

Un an plus tard, on est pas loin d’être dans la même situation. Parfois je me demande dans 15 ou 20 ans ce qui restera de cette période. De quoi se souviendra-t-on? Est-ce que ce sont les masques sur le visage qu’on racontera à nos enfants? Est-ce que ce sont ces premiers mois où, même à l’extérieur, on n’avait le droit de s’approcher de personne? L’isolement social encore qui aurait du durer 2 semaines et qui pourtant 1 an plus tard semble toujours aussi réel? Les restaurants désespérément fermés? La colère sourde qui monte en chacun de nous alors que les mesures s’éternisent et qu’on a l’impression qu’un retour à la normale n’arrivera jamais?

Je suis rendue à un stade où quand je vois des images de fêtes, de gens en groupe dans un film, je trouve ça presque choquant! C’est quand même fou, non?

Récemment j’ai mis la main sur l’épaule d’une amie qui pleurait la mort de son animal pour la réconforter. C’est le contact le plus rapproché que j’ai eu avec une personne en dehors de ma petite famille depuis 1 an! Une simple main sur l’épaule…

Je ne sais pas quand les mesures seront allégées au Québec et ailleurs mais je me demande avec quelle facilité on retrouvera une vie normale ou, si pendant longtemps, on aura toujours ce réflexe d’être à 2 mètres les uns des autres… D’ailleurs ces derniers 12 mois, c’est aussi tout un vocabulaire que nous avons sagement assimilé: distanciel et son pendant présentiel (uniquement pour parler d’un future hypothétique), distanciation sociale, quatorzaine, déconfinement (celui qu’on espère), télétravail (cette fois, vraiment généralisé) ou encore covidiot… Et parfois je ne peux m’empêcher de me demander si ce ne sont pas un peu nous les idiots, à continuer sagement de suivre toutes ces règles sans plus discerner si cela a encore un sens.

Découvrir le Lac St-Jean

Nous avons la chance de vivre dans une province qui a des paysages incroyables, alors cette année, comme nous avons du changer nos plans avec la Covid, nous avons troqué San Diego pour partir à la découverte du “Saguenay-Lac St-Jean”.

Je n’étais jamais allée dans ce coin et la première chose à clarifier, c’est que, contrairement à l’appellation générale, le Saguenay et le Lac St-Jean sont 2 régions bien distinctes (même si proches géographiquement) avec chacune leurs centres d’intérêt. Nous sommes partis un peu moins de 2 semaines et nous avons commencé par le Lac en roulant directement depuis Montréal.

Traverser la Mauricie: un bel avant goût d’un voyage accès sur la nature

La route, qui traverse la Mauricie, est agréable et longe la rivière St-Maurice nous offrant de beaux panoramas. Il faut compter quand même 5h pour faire le trajet mais avec les enfants qui grandissent, nous avons seulement fait une halte pour pique-niquer à Trois-Rivières.

Chalet au camping St-Félicien

Nous avons choisi de loger à Saint-Félicien pour les 3 premières nuits, au camping du même nom où nous avons louer un petit chalet type « prêt à camper ». Le camping a une piscine avec quelques glissades et des jeux d’eau alors les filles étaient ravies même si on n’a pas eu le temps de se baigner plus que ça.

Le zoo sauvage de St-Félicien

Le premier jour, nous avons profité d’une belle météo pour visiter le fameux zoo sauvage de St-Félicien. C’est l’un des plus grands zoos du Québec et il compte pas moins de 75 espèces différentes, dans de grands enclos pour la plupart. La renommée du zoo vient notamment du petit train grillagé qui nous emmène carrément visiter une zone du zoo où les animaux sont en liberté!

Ce fût une journée bien remplie, où nous avons pu observer de nombreuses espèces.

Le 2ième jour, la météo étant capricieuse, nous avons simplement profité du mini-golf et du karting en face du camping avant de nous rendre au musée des Amérindiens de Mashteuiatsh en après-midi. Je ne peux pas dire que ça restera dans mes incontournables, le musée étant assez petit et pas très interactif. Les enfants ont eu bien du mal à s’y intéresser malheureusement.

Le trou de la Fée (sans sa caverne)

Dans les jours qui ont suivi, nous avons fait 2 activités incontournables de la région : le parc de la caverne du « trou de la Fée » et le village historique de Val-Jabert! Le premier a un nom un peu pourri, on ne va pas se le cacher, mais on y a passé une super après-midi! Bien que le trou de la Fée soit connu surtout pour sa caverne et que celle-ci soit fermée cette année à cause de la Covid, nous n’avons pas regretté notre visite.

C’est avant tout un grand parc avec différents sentiers qui nous permettent d’admirer plusieurs points de vue sur les Trois chutes avec aussi quelques passerelles ancrées dans le roc. Attention, il est recommandé de venir avec des souliers fermés.

Avant la balade, il y a aussi un petit « spectacle » multimédia projeté à même une caverne qui est vraiment sympa. Comptez 3h environ si vous voulez faire tous les sentiers tranquillement.

Le village historique de Val-Jabert

L’autre attraction autour du Lac St-Jean est le village historique de Val-Jabert. Si vous y allez pour être plongé dans un village d’antan avec des personnages en costume, vous risquez d’être un peu déçu car peu d’habitations se visitent (encore moins cette année) mais si vous voulez profitez d’un très beau site en pleine nature alors vous passerez un agréable moment!

Là encore, il y a une chute, mais qui se mérite, puisqu’il faut monter pas moins de 764 marches pour atteindre le sommet (oui, le chiffre nous a marqué). Notez que si vous avez 6 et 8 ans, vous trouverez peut-être l’énergie de monter toutes ces marches ou presque à pied comme mes filles, mais autrement il vous faudra transpirer un peu!

Dans un bâtiment, au pied de la chute, il y a une vidéo immersive qui raconte l’histoire du village. C’est très intéressant mais on aurait aimé la voir au début de la visite plutôt qu’à la fin car on s’est beaucoup demandé ce qui était arrivé pour que le village soit déserté.

Si vous voulez admirer le Lac, vous devez vous arrêter à Roberval. La marina est agréable, avec un grand parc pour enfants, et une superbe vue sur le Lac. Vous y croiserez même 1 ou 2 maisons avec un hydravion à la place du Seadoo dans le garage!

Le parc national de la Pointe Taillon: un gros coup de coeur

Ensuite, nous sommes allé presque de l’autre côté du Lac pour découvrir le parc national de la Pointe-Taillon. C’est un parc de la Sepaq magnifique avec 45km de pistes cyclables, une grande plage et une vue à couper le souffle. C’est un de mes souvenirs préférés de nos vacances, même si notre cadette a trouvé ça dur les 25 km de vélo que nous avons fait. À noter d’ailleurs qu’on peut louer des vélos sur place et que la location est gratuite pour les enfants!

Dans ce coin, nous avons dormi dans un petit chalet au camping Pointe-Taillon de Ste-Monique. C’était bien mais comme la première épicerie est à presque 30 minutes, mieux vaut être organisé (ce qui n’était pas notre cas).


Côté restaurants, j’avais dans l’idée des petites villes balnéaires comme on voit en Europe alors j’ai déchanté assez vite! Là encore la pandémie n’aide pas avec les restrictions mais on a eu bien du mal à trouver de petits restos (tsé autre qu’une chaîne ou un fast-food). Par contre, il y en a qui est vraiment top, c’est celui de la marina de St-Félicien : Ô pied marin. Les prix y sont très abordables et les plats délicieux. J’y ai mangé un filet de truite parfait, le tout au bord de l’eau (attention aux maringouins à la nuit tombée).


Je vous parlerai du fjord du Saguenay dans un autre article mais pour finir ce premier volet, je vous dirais que mon seul regret a été de ne pas avoir un hébergement au bord du Lac. Parce que finalement, on n’a pas pu profiter de ce panorama incroyable à travers nos différentes activités si ce n’est le parc de la Pointe-Taillon alors dormir avec vue sur le Lac (qui est immense) aurait été Wouah!

Cher journal du (dé)confinement

Ça faisait longtemps qu’on ne s’était pas parlé. À vrai dire, même les mots ne semblent plus clairs, est-ce qu’on est déconfiné alors? Je ne saurais même pas identifié la date où l’on a soi-disant retrouvé nos libertés étant donné que tout s’est fait en ordre dispersé et que tout change chaque jour encore.
On rouvre certains commerces, pas d’autres, à une date, puis une autre, quelques camps de jour puis un peu plus… mais les grandes tours du centre-ville restent, elles, désertent.

Chez moi rien n’a vraiment changé. Les enfants sont toujours présents H24 à la maison, on continue le télétravail et on essaie de se projeter pour nos vacances au mois d’août.

Bizarrement, les amies de ruelle ne sortent plus alors les filles redeviennent des pots de colle… Mais, au moins, il n’y a plus l’école à gérer!

Car pour ça, il y avait une date claire : le 19 juin et je ne sais pas qui des parents ou des enseignants avaient le plus hâte! En tout cas, plus que les enfants cette année, je crois!

Souvenirs

L’année passée, pour cette dernière après-midi d’école, les parents s’étaient rassemblés dans la cour, avaient fait des dessins à la craie un peu partout, avant de faire une haie d’honneur aux enfants et enseignants pour la sortie des classes. C’était très émouvant et j’y pense les larmes aux yeux car c’était aussi les dernières photos de ma fille en prématernelle avec ses 2 meilleures amies. La vie a depuis pris un court tragique pour l’une d’elle et la 2ième déménage en région. 🙁

Mais cette année, malgré la situation, les professeurs ont mis en place une petite cérémonie et cette fois, ce sont eux qui ont fait une haie d’honneur à chacun des petits groupes qui défilaient à bonne distance les uns des autres. Il n’y avait pas une forte présence mais pour moi qui tenais la main de mes filles pendant ce petit défilé, c’était déjà émouvant! Et puis, elles ont pu dire au-revoir à leurs professeurs et revoir quelques amis, ça n’a pas de prix.

Un bel été?

Maintenant, la vie (presque déconfinée) continue avec une chose de moins à gérer mais il me semble que cet été passe déjà trop vite. On l’a attendu tellement longtemps et nous voilà en juillet. J’ai la désagréable impression de ne pas en profiter assez, et on sait tous que l’hiver est suffisamment long comme ça pour ne pas perdre de temps pendant les beaux jours.

Alors au programme cette semaine: réserver nos vacances au mois d’août. Normalement, on devrait aller du côté du Lac St-Jean si tout va bien et que je ne traîne pas plus pour réserver les hébergements!

Cher journal du confinement – semaines 8-9

On peint des coquillettes

Ces 2 dernières semaines sont passées à toute allure et autant on parlait de réouverture des écoles dans le dernier article, autant, oups, on s’est questionné pour rien puisque les écoles vont rester fermées dans la grande région de Montréal!

Mais vous savez quoi? Si ce revirement avait eu lien dans les premières semaines du confinement, j’aurais été désespérée, autant maintenant, ça m’arrange presque!

Parce qu’on ne va pas se mentir, s’il avait fallu que les filles soient à l’ecole à 8h10, il aurait fallu se lever plus tôt qu’en ce moment! Parce que oui, un des effets secondaires du confinement, c’est qu’on se lève de plus en plus tard! On a commencé vers 7h15 pour émerger maintenant à 8h, voire un peu plus tard encore pour moi! Oups!

Puis, je pense l’avoir dit il y a 2 semaines, mais avec le retour des beaux jours (pour les températures douces, il a fallu attendre jusque tout récemment), la vie de ruelle a repris et l’ambiance à la maison s’en trouve plus équilibrée! Les filles continuent à faire les devoirs avec leurs grands-parents mais passent pas mal tout le reste de la journée dehors.

De mon côté, je suis redevenue productive au travail, youhou! C’est important n’empêche parce que ça joue sur mon moral, mon stress, ma culpabilité aussi. Alors, voilà, sans dire que tout est rose, je le sens bien cet été, même sans camp de jour ou grand voyage.

On aimerait quand même pouvoir partir dans la nature, louer un chalet peut-être, histoire de changer d’air et de rythme aussi mais on verra si c’est possible ou non au cours des prochaines semaines…

Cher journal du confinement – semaines 6-7

Les deux dernières semaines ont été marquées par une sorte de routine, à peu près huilée, notamment grâce aux interventions des grand-parents dont j’avais parlé la dernière fois.
Par contre, routine établie ne rime pas forcément avec sérénité car il faut de plus en plus gérer les humeurs de chacun.

Si nos filles ont toujours été très proches et ne savent jouer qu’ensemble, de plus en plus on les entend s’envoyer promener de manière vraiment agressive. Alors quand, en plus, vient le temps de se chamailler pour savoir qui met la table (soit à chaque repas de chaque journée!), les mots échappés me font parfois hérissés le poil et comme adulte, on n’est pas mieux, avec une patience qui a du mal à revenir.

Cela dit, l’annonce du gouvernement Legault la semaine passée de rouvrir les écoles a entraîné de nouvelles réflexions chez nous, comme j’imagine dans à peu près toutes les maisons: renvoyer son enfant à l’école ou pas?

À vrai dire, c’était à peine une question chez nous tant il était clair que les filles retourneraient à l’école sitôt possible.

Pourquoi?

Outre le fait qu’elles ont super hâte, c’est d’abord, parce que, je pense, elles ont vraiment besoin de reprendre une vie « sociale » avec des règles et des individus à respecter (ou peut-être malgré les nouvelles règles à respecter). Je ne pense pas qu’être enfermées à la maison avec 2 parents en télétravail à plein temps leur apporte beaucoup ces temps-ci.
On a aussi la chance d’avoir une petite école où les groupes étaient déjà de 15-16 enfants pour leurs classes.

Est-ce que le fait que leurs pupitres seront éloignés ou qu’elles devront rester à leur place m’inquiète?

Pas vraiment. Je pense que les professeurs ont de quoi être mal à l’aise parce que de la manière dont je vois les choses, ils vont surtout passer du temps à faire la police pour faire respecter les mesures décidées par la Santé publique alors que les enfants, eux, s’adapteront très bien.

Une chose par contre qui me questionne suite au grand beau temps de cette fin de semaine: qu’en est-il du confinement?

Honnêtement, on ne va pas se leurrer, ça ressemble de plus en plus à la fin, non? Il y a du monde partout dans les parcs, on voit des groupes de jeunes qui se rapprochent et l’exemple de mes filles… Mes filles ont retrouvé 2 amies de la ruelle ce week-end et ont enfin accepté d’aller jouer dehors (cf mon article précédent où je me désespérais qu’elles ne sortent pas). Elles sont parties chacune sur leur vélo, jusque-là tout va bien, mais à un moment elles les ont laissés dans un coin et ont commencé à vouloir se cacher derrière un cabanon. Vous me voyez venir? Elles ont totalement oublié la règle des 2m de distanciation physique…

Je suis intervenue pour leur rappeler de rester loin les unes des autres mais il faudrait être naïf pour penser qu’à moins de les surveiller en permanence, elles vont appliquer cette règle en tout temps. Or, aucun autre parent n’était dans les parages pour surveiller leurs interactions…
La seule solution pour respecter le confinement serait de leur interdire d’aller dans la ruelle. Est-ce que j’ai envie de ça alors même qu’on rouvre les écoles et les commerces?

Tout ça m’amène à ma dernière réflexion: les camps de jour!

Si notre première réaction a été de nous dire, comme pour les écoles, s’ils ouvrent, on y envoie les filles, la décision est finalement plus incertaine.
D’une part parce que nos cocottes détestent les camps de jour, et que ça représente un coût! Autant l’école, elles ont hâte, on sait qu’elles vont être bien encadrées et continuer leurs apprentissages, même si c’est par des révisions, autant le camp de jour, hmm… Quelles sorties vont-ils pouvoir faire si les parcs sont fermés, les piscines, les pataugeoires, etc.?

Alors évidemment, avoir les puces 2 mois d’été à la maison, ce n’est pas l’idéal mais quelque part, si on accepte la vie de ruelle, je crois que le risque sanitaire sera toujours moins élevé que de les emmener dans un camp quelque part.

Cher journal du confinement – semaine 5

Alors que la 5ième semaine de confinement est déjà achevée, je me rends compte que je prends du retard dans ce « journal ». Peut-être parce que les semaines se ressemblent un peu toutes finalement et qu’aucune n’amène cet état de grâce qu’on aimerait trouver dans cette situation où l’on a soi-disant plus de temps pour soi… Quoiqu’il en soit, je dois dire que si un mot devait résumer cette 5ième semaine, ça serait…

Révélation! Oui, rien que ça!

Cela faisait plus d’un mois qu’on devait constamment négocier avec les filles pour qu’elles fassent quelques minutes de devoirs, que ce soit dans un cahier d’activités ou sur des sites internet spécialisés quand tout à coup, on a trouvé la solution : demander à leurs grands-parents d’animer des cours à distance par webcam. Et le miracle se produisit! Non seulement, il n’y a aucun besoin de négocier puisque notre aînée (c’est essentiellement à elle que s’adressent ces sessions) a hâte à ces moments mais en plus au lieu de le faire pour 15 minutes, elle est capable de rester 1h en vidéoconférence avec mes parents le matin et une autre heure avec son grand-père paternel l’après-midi à enchainer les exercices que d’habitude elle n’aime pas (dictée, heure, etc.).

Et vous voyez venir le 2ième effet kiss cool? Pendant ce temps, c’est le calme à la maison! Et qui dit calme dit bien plus de facilité pour moi à travailler! En autant que la motivation soit là! Je dois dire que plus le temps passe, plus je trouve la motivation difficile à maintenir justement. En fait, c’est aussi que je n’ai pas d’urgence à traiter ces temps-ci, plutôt des choses à long terme ou d’autres que je n’ai jamais envie de faire alors dans ces conditions, c’est encore plus facile de procrastiner et de rester le nez en l’air (pour ensuite mieux culpabiliser!).

Déménagement!

Dans les autres mesures prises la semaine passée, j’ai déménagé mon bureau! Jusque-là je travaillais au rez-de-chaussée, sur la table de la salle à manger et les filles n’étaient jamais loin. Je devais sans cesse intervenir, répondre à une demande ou me lever pour faire stopper une quelconque épreuve de gymnastique dans le salon!
J’ai donc décidé que ça en était assez et je me suis créé un petit espace de travail dans la chambre d’amis avec le bureau de Zoé. Bien sûr, depuis, les filles ont redécouvert qu’on avait un étage et que leurs chambres s’y trouvaient! Alors ce n’est pas aussi silencieux qu’escompté mais au moins je peux fermer la porte pour mettre un peu de distance entre l’agitation des 2 cocottes et moi, sauf quand elles décident de carrément venir jouer aux Playmobil dans la chambre d’amis (qui servait de salle de jeux avant).

Je lâche prise sur ce fragile équilibre et j’essaie d’avancer comme je peux mais des questions existentielles me taraudent à force de voir la multiplication d’articles qui nous interpellent à coup de « prendre du temps pour soi, se redécouvrir, se lancer dans de nouveau passe-temps », comment ça se fait que je n’ai pas plus de temps libre qu’avant et surtout que ma routine est à peu de choses prêts exactement la même qu’avant?! Vraiment je me questionne sur ce que je râte dans « mon » confinement (si vous avez la réponse…).

Pour finir, mon corps a aussi décidé de me lâcher depuis 2 semaines. Ça a commencé par le dos bloqué après être tombée d’une table de nuit sur laquelle je m’étais perchée pour nettoyer le haut d’une fenêtre (ça m’apprendra) et ça a continué par des douleurs aux dents qui sont probablement dues à mes broches mais confinement oblige, ce n’est pas simple d’obtenir un rdv…
Bref, j’ai hâte que ça aille mieux de ce côté-là et hâte de retrouver un peu de chaleur aussi parce que comme chaque année, ce mois d’avril est froid ce qui n’aide pas au moral (surtout quand ta famille te dit qu’il fait 20° en France)!

Des bébés chats pour la douceur

Quand même, du côté des moments doux, on a 3 chatons de 5 semaines pour quelques jours en famille d’accueil et ils sont tellement, tellement adorables que ça fait oublier les plus mauvaises journées. En général, je refuse les prises en charge quand il y a plus que 2 chatons mais ceux-là, je les garderais bien jusqu’à leur adoption!

Cher journal du confinement – semaine 3

La 3ième semaine s’achève et comme les précédentes, elle est passée à toute allure. J’étais pleine de bonnes intentions lundi et j’avais convaincu mon chum d’essayer une nouvelle stratégie, soit que l’un de nous s’occupe à plein temps des filles 2h le matin pendant que l’autre peut vraiment travailler et inverser l’après-midi. Au final, on n’aura même pas testé une journée complète car une urgence m’est tombée dessus lundi et m’a occupée à plein temps jusque mercredi! Qu’à cela ne tienne, on a continué à essayer d’imposer un cadre un peu plus structuré aux enfants pour éviter les cris à tout va et ça a marché avec plus ou moins de succès selon les moments de la journée.

Après, ce qui fait une grosse différence, c’est le besoin de concentration selon mes tâches au travail. Cette semaine, j’ai passé beaucoup plus de temps au téléphone et beaucoup moins à faire de l’analyse ou de la rédaction alors il était moins gênant de m’interrompre régulièrement pour expliquer un exercice ou le corriger.
Bien que je ne puisse pas couper à toutes tâches qui demandent beaucoup de concentration, les relayer à un moment où les filles ont le droit à la tablette et où on ne les entend donc pas broncher serait une bonne stratégie!

On a aussi essayé « 1 minute de devoir pour 1 minute de temps d’écran ». Ça a plutôt marché mais elles sont du genre à estimer que 15 minutes, ça suffit, en autant qu’elles reviennent refaire quelques exercices régulièrement! Je suis donc un peu partagée sur cette solution…
J’avais aussi pensé à leur autoriser 1h de tablette en fin d’après-midi mais à leur enlever 1 minute à chaque fois qu’elle dirait non à quelque chose durant la journée! Honnêtement, je sais qu’elles arriveraient en fin de journée sans avoir le droit à la moindre minute d’écran alors il ne me semble pas que ça sera efficace!

À part ça j’ai quand même fêté mon anniversaire vendredi, et comme on était bien confiné (ai-je mentionné qu’il a plu une bonne partie de la semaine?), nous nous sommes fait livrer un repas pour 2 d’un délicieux restaurant du quartier (Hélicoptère). Les filles ont eu des œufs à la coque à côté et j’avais préparé un flan au chocolat ultra gourmand pour le dessert!

D’ailleurs, il faut bien le dire, on cuisine des gâteaux sur une base un peu trop régulière! Et comme ce ne sont que des desserts au chocolat ou presque, j’essaie de limiter aux 3-4 jours max parce que sinon, on va tous avoir un sérieux problème à la fin du confinement! Enfin, comme j’ai utilisé ma dernière tablette de chocolat pâtissier de France vendredi, je vais peut-être m’attaquer aux desserts fruités à la place??

Sinon plus le temps passe et moins j’ai l’impression que cette situation est hors de l’ordinaire bizarrement! Il faut dire qu’on a quand même la chance d’avoir conservé chacun nos emplois, beaucoup de contacts avec nos équipes respectives alors finalement, c’est comme si seul le lieu de travail changeait. Bien sûr, on ne voit plus les amis à part en vidéo mais je pense que tant que le (vrai) beau temps n’est pas de retour, on ne ressent pas encore le manque. Et les filles ayant des liens tissés serrés, leurs amis ne leur manquent pas plus que ça, même si Zoé a beaucoup pleuré après avoir reçu un courriel de sa professeure!

Alors voilà, les semaines se suivent et la situation parait toujours un peu irréel dans notre petit cocon tranquille.

Exploser pour mieux repartir

Alors que la semaine passée, j’étais convaincue que l’organisation et l’anticipation étaient la clé pour survivre à ce confinement et surtout à continuer à travailler tout en ayant des enfants en bas âge, cette semaine, cherchez pas, j’ai fait tout l’inverse!

Pas intentionnellement mais juste par manque de temps, d’énergie ou peut-être plutôt d’envie. Au fil des jours, le planning a pris l’eau, les enfants ont fait de moins en moins d’activités planifiées pour se retrouver mercredi dans un grand n’importe quoi où le bruit était omniprésent, où il était impossible de se concentrer et où même le chien n’arrêtait pas de demander à sortir (il a une clochette pour ça) pour finir par aboyer dehors! Les bêtises se sont enchainées à un rythme infernal et je ne compte plus le nombre de fois où je me suis énervée pour essayer de faire revenir l’ordre mais où tout ce que j’obtenais c’était des « non » et des enfants encore plus excités!

La goutte d’eau… ou de pipi…

La soirée s’est terminée de la même façon puisqu’alors que les filles venaient de se coucher, je me suis rendue compte qu’elles avaient fait pipi dans la douche (sans prendre de douche) et qu’il y avait une odeur d’urine insupportable! C’en était trop, j’ai explosé!

Comme elles étaient déjà couchées, il n’y a pas eu de grande punition imposée à ce moment-là mais la promesse que le lendemain on allait serrer la vis!

Pour vous donner une idée, depuis 2 semaines qu’elles sont à la maison, elles n’ont pas joué une seule fois avec leurs jouets, que ce soit Playmobil, Lego, Barbie, Pat’Patrouille ou autres, à part un peu avec leurs bébés quand elles envahissent le salon. Alors si vous me demandez à quoi elles occupent leur journée, la seule chose qui me vient à l’esprit, c’est qu’elles brassent de l’air! Vraiment! Puis l’air du rez-de-chaussée hein parce qu’évidemment, elles ne jouent jamais à l’étage dans leurs chambres!

Une solution?

Devant ce constat et ce ras-le-bol, j’ai refait un emploi du temps en l’orientant « zéro temps libre et zéro écran » pour une journée au moins, conséquence de la veille et devinez quoi… La journée c’est tellement mieux passée!

Je ne dirais pas qu’elles ont respecté le programme, ni qu’il n’y a pas eu quelques négociations mais on n’a presque pas entendu de cris d’excitations démesurés, ni d’énervement de ma part et j’ai pu, enfin, travailler dans de meilleures conditions!

Je pense que cette journée a fait du bien à tout le monde et qu’on va repartir sur de meilleures bases. En autant que je m’en tienne à l’anticipation et que je prépare des activités!

Cher journal du confinement

Cela fait un peu plus d’une semaine maintenant que les enfants sont confinés à la maison, depuis que les écoles ont fermé brusquement jeudi 12 mars au soir. Je suis restée avec elle le vendredi mais le lundi, je suis allée au travail. C’est là qu’on note qu’il y a eu beaucoup de confusion au départ entre les écoles fermées à la base une journée pour « se préparer », les employeurs qui hésitaient à forcer le télétravail, ceux qui attendaient et le gouvernement qui a pris quelques jours pour imposer des directives claires : on reste tous à la maison.

C’est donc depuis mardi que nous sommes vraiment en quarantaine à la maison, tous ensemble. Si tout de suite, nous avons établi un horaire pour essayer de garder une routine, il a bien fallu reconnaître que les enfants ne l’entendaient pas de cette oreille.

Une nouvelle routine?

Chaque jour, nous réajustons donc notre planning, ajoutant parfois une séance de yoga à la place du temps de lecture ou encore un moment de cuisine avant de recommencer des devoirs. Il y a d’ailleurs plus de devoirs sur la tablette que ce que j’avais envisagé mais il faut parfois faire des compromis pour continuer à travailler.

Et c’est bien là mon problème, continuer à travailler, ou plutôt être productif, être concentré tout en ayant des enfants à proximité. J’ai pourtant l’habitude du bruit au bureau, travaillant en open-space, mais on dirait que le bruit des enfants n’a pas le même effet, me détournant sans arrêt de ce que je fais. C’est peut-être l’effet mère-hélicoptère, ce besoin de tout surveiller, de s’immiscer quand quelque chose ne se passe pas comme ça devrait, de les rediriger quand elles commencent à s’exciter… quoi qu’il en soit, l’effet est là et mon travail va en pâtir si je ne prends pas des mesures.

Dans mes pistes de réflexion, la première est l’anticipation! Plutôt que de juste prévoir de 9h à 10h un temps de devoirs, je détaille beaucoup plus avec des tâches ciblées, plus courtes mais qui s’enchainent. Il faut par contre que je me prépare d’avance car n’ayant pas d’imprimante, je dois parfois écrire certains exercices ou préparer certains dessins/coloriages. On ne va pas se mentir, ça prend du temps et des idées!

Et c’est là que les réseaux sociaux sont fantastiques ! Il y a tellement de suggestions pour les petits (et les grands) que j’ai l’impression qu’on n’aura jamais le temps de mettre en place toutes les chouettes idées qu’on voit! Ce qui génère parfois une anxiété : je n’en fais pas assez pour les enfants! Faut dire que les liens se multiplient, que ce soit pour bouger sans sortir de son salon à se cultiver en visitant des musées à distance. C’est incroyable de voir toutes les initiatives qui se mettent en place, des profs qui offrent des cours en direct, des auteurs qui lisent leurs livrent en vidéo, des applications éducatives qui deviennent gratuites, des cuisiniers qui font des recettes live avec les enfants! Bref, je trouve ça génial!

Confinés mais ensemble

Et c’est là que je me dis qu’on a une chance incroyable dans toute cette affaire que d’être confiné ensemble, chez nous. On pourrait avoir une situation tellement plus grave où les membres d’une famille pourraient être isolés les uns des autres. Là ce n’est pas le cas. On va peut-être se taper (sérieusement) sur les nerfs à la fin de tout ça (fin prévue pour le 1er mai pour l’instant) mais au moins on le vit ensemble.

Chez nous, l’ambiance est détendue. Nous ne sommes pas inquiets d’attraper le virus alors le seul questionnement dans tout ça est de savoir combien de temps ça va durer. Parce que, vous comprenez, si ça doit durer, je vais songer à investir dans une imprimante. Et une chaise de bureau!