Chaque enfant vient avec ses petits tocs, les choses qu’il aime, les habits qu’il veut remettre encore et encore mais certains vont au-delà de ça et rentrent dans la catégorie « difficultés sensorielles » si je puis dire. Nous avons découvert ce monde avec notre cadette où tout est parti d’une paire de chaussettes Orchestra venue de France. Tout allait relativement bien dans le monde merveilleux d’un enfant de 3 ans jusqu’à ce qu’elle reçoive un lot de 5 paires de chaussettes, toutes simples, qui ont été élu comme les seules chaussettes au monde acceptables de porter.
C’est ainsi qu’un an plus tard, les chaussettes se faisant de plus en plus petites, nous avons tenté de trouver des remplaçantes. Pas fou, nous avons embarqué Mia pour qu’elle valide ce qu’elle voulait à ses pieds. Après de longues négociations parce que rien ne faisait l’affaire (il ne fallait pas d’élastique, de motif, d’écriture, y compris la taille sur le dessous), nous avons convenu que celles qui étaient super douces de la Pat Patrouille ferait l’affaire…
Elles ont fait l’affaire dans le magasin mais elle n’a jamais pu les mettre! Pour vous donner une idée, lors de nos vacances à Savannah, on a eu des crises tous les jours pour les chaussettes et elle préférait remettre plusieurs jours de suite les mêmes chaussettes plutôt que de prendre un autre modèle. On lui a proposé celles de sa sœur, celles de enfants de nos amis mais non, rien y faisait! En rentrant, je suis allée dans la seule boutique Orchestra de Montréal voir si par tout hasard ils n’avaient pas encore le même modèle et là, ô miracle, il l’avait, dans plusieurs tailles en plus! Depuis, nous avons la paix au moment de l’habillage.
Enfin, ça c’est sans compter la question des leggings. Cet été, aucun pantacourt ou legging lors des journées plus fraîches n’a trouvé grâce à ses yeux. Il semble que tous lui serraient les jambes, même ceux une taille au-dessus. Alors pour l’instant ce n’est pas très problématique mais j’espère qu’elle va adoucir sa position quand les températures vont baisser. En parallèle, elle a aussi refusé de mettre des jupes car la plupart ont un short en-dessous et ça la gênait ou sinon le simple élastique autour de la taille la serrait trop, même si c’etait une grandeur au-dessus! Elle en aura passé du temps à changer de tenue avec tout ça!
Je ne vous parle même pas de ses cheveux, qu’on ne peut plus attacher depuis cet été parce que le moindre élastique tire! Alors elle a les cheveux détachés en permanence, oubliez barrette et serre-tête, ils prennent les airs dans les minutes qui suivent la pose… ?
Notre dernier combat est celui des chaussures. Elle avait une paire de basket qu’elle a porté plusieurs mois sans souci à la garderie et le jour de prendre l’avion pour la France soudainement elle faisait trop trop mal! Elle est partie avec une paire plus grande qu’on avait de sa sœur mais pas une seule fois sur place, elle a accepté de les mettre « ça fait mal, ça sert, c’est pas confortable, etc. »! On lui a proposé de choisir elle-même une paire pour la rentrée et bien elle a obstinément refuser d’aller magasiner! On a fini par avoir gain de cause et après avoir essayé 5 paires qui toutes « serraient » apparemment, on a décidé d’aller vers des lacets plutôt que des scratchs en espérant que ça serait plus « lousse » et qu’on n’aurait pas de crise tous les matins. Bien sûr, ça implique de lui apprendre à faire ses lacets avant!
C’est drôle parce que vu de l’extérieur, on se dit que ce sont des crises d’enfant gâté, qu’il faut juste la forcer, « ne rien lâcher » mais pour le vivre au quotidien, un enfant qui a des difficultés sensorielles comme ça, y a aucune façon de le forcer. On l’a bien vu avec l’histoire des chaussettes, elle aurait préféré sortir pieds nus que de garder une paire qui la gênait et y a bien des paires qu’au simple toucher, elle identifiait qu’elle ne supportait pas la matière. À date, les meilleures solutions sont les compromis, en essayant de comprendre ce qui lui cause des problèmes pour trouver une alternative (exemple les baskets à lacet qui devraient être moins serrées). Le problème, c’est qu’il peut y avoir de nouvelles difficultés qui apparaissent n’importe quand (comme les leggings cet été). Ça va encore nous prendre de la patience pour quelques années…