Il y a des périodes de la vie où les mauvaises nouvelles s’enchainent et c’est un peu ce qui nous est arrivé cet automne. Je ne reviendrais pas sur les événements déjà discutés ici mais à peine quelques semaines plus tard, j’ai du emmener notre chat chez le vétérinaire en urgence.
Les nouvelles n’étaient pas bonnes et je me doutais, malgré l’attente des résultats officiels, qu’il n’y aurait pas d’issue heureuse.
Le pire dans tout ça, ce sont vraiment les événements qui ont mené à ça parce que j’ai cette sensation que tout aurait pu être évité « si »… Si je n’avais pas attendu aussi longtemps, si je lui avais prêté plus attention lorsque l’on a adopté Oréo, etc.
Mais bon, on ne peut pas réécrire l’histoire et je vivrais avec cette culpabilité.
Par contre, il a fallu de nouveau parler de la mort à nos filles. Cette fois, on pouvait leur expliquer que c’était une maladie agressive (cancer de la gorge) qui faisait qu’on devait faire euthanasier notre chat mais pour des enfants, dire au-revoir à un animal de « seulement » 9 ans, qu’elles ont toujours connu, n’était pas simple.
Les premiers jours, on avait tendance à le chercher et les filles ont encore posé de nombreuses questions concrètes sur la mort et sur ce qui arrivait du corps d’Elliott maintenant.
Elles ont quand même tourné la page assez vite, il faut dire qu’Elliott n’était pas le plus câlin des chats mais moi, il me manque beaucoup et je le cherche encore régulièrement dans la maison.
Et puis, c’est moi qui l’ait emmené se faire euthanasier. J’ai perdu plusieurs animaux en grandissant mais je n’avais encore jamais eu à faire ça. Je dois dire que l’équipe vétérinaire a été parfaite mais ça reste des circonstances bien tristes.
Dans ma vie, je n’ai eu que 3 fois à faire face à la mort (autre que d’un animal de compagnie).
La première fois, c’était pour ma grand-mère, décédée subitement à 79 ans l’année de mes 21 ans. Le chagrin était immense et même si la mort d’un aîné fait partie de la vie, je me souviens en avoir voulu aux inconnus dans la rue qui continuaient leur vie sans se douter de ce que je vivais.
Quelques années plus tard, c’est mon supérieur au travail qui est décédé dans un accident de ski. C’était quelqu’un que j’appréciais beaucoup, qui avait remis sa vie à l’endroit après des années plus sombres et qui m’avait beaucoup encouragé dans mon emploi. Sa perte a créé une onde de choc mais comme je ne le connaissais pas dans la vie privée, ça a été plus « facile » à gérer.
La mort d’un enfant
Et puis cette dernière fois, il y a juste quelques semaines où la mort a frappé à nos portes au détour d’un message Facebook qui vous met dans la face que le pire des faits divers qui pouvait se passer concerne quelqu’un que vous connaissez. Deux enfants, pour être exacte, qui ont été tués par leur père, laissant leur mère et tous les gens qui les connaissait dans un deuil épouvantable.
La petite fille était dans la classe de Mia l’an passé, c’était même sa première amie à l’école et avec leur 2 autres copines, elles ont formé un petit groupe très soudée toute l’année. Cette famille a déménagé dans un autre quartier mais on était resté en contact. Mia était allée jouer chez eux quelques jours avant le drame et la petite fille devait venir à son anniversaire quelques jours après.
Le dire aux enfants ou pas?
Alors on s’est demandé s’il était judicieux de dire aux filles ce qui s’était passé. J’étais personnellement prête à leur mentir plutôt qu’à leur faire vivre cette peine. Parce que comme adulte, c’était (c’est) extrêmement difficile à surmonter alors je n’imaginais pas pour un enfant.
Mais ce genre de nouvelles circulent et dès le lendemain, l’école m’appelait pour me dire qu’une petite fille l’avait dit à notre 6 ans. Alors voilà, on n’avait plus le choix. On est allé chercher les filles plus tôt, le cœur très lourd, mais on a trouvé deux petites filles joyeuses. Quand on a abordé le sujet, notre cadette nous a dit: « C’est rien, K. a dit que E. est au ciel. Elle voyage! » C’est là qu’on a compris que tout était confus dans son esprit et qu’il valait mieux lui dire les choses comme elles étaient.
Utiliser les mots justes
Sur les conseils d’une amie psychologue dans une commission scolaire, nous avons choisi d’utiliser les vrais mots mais de ne pas rentrer dans les détails, d’être surtout à l’écoute de leurs questionnements. On a choisi de dire que le papa était très malade dans sa tête, qu’il aurait dû aller chercher de l’aide auprès d’un médecin mais qu’il ne l’a pas fait. Évidemment, je ne connais pas tous les détails mais c’est cette version que nous avons choisi d’expliquer. Expliquer aussi que quelque chose comme ça est excessivement rare et n’aurait pas dû arriver à leurs amis.
Elles ont eu beaucoup de peine ce soir-là mais l’ont géré différemment. Très vite la plus jeune avait plein de questions. Des questions parfois très concrètes parfois plus philosophiques, comme comment on sait qu’on est mort, est-ce qu’on est triste d’être mort… mais elle m’a aussi parlé de Jésus. Pourquoi est-ce que son amie ne pourrait pas revivre comme lui. J’étais assez embêtée parce qu’on n’est pas vraiment croyant dans la famille et qu’on n’avait jamais parlé de Jésus à la maison mais visiblement quelqu’un lui en avait parlé à l’école. Alors là aussi, on essaie de laisser la porte ouverte aux croyances tout en expliquant la « réalité ».
Les jours d’après
Dans les jours qui ont suivi, elles en ont parlé à plusieurs reprises mais avec beaucoup de calme, de rationalité. Au milieu du repas, elles nomment parfois E. pour dire qu’elles aimeraient qu’elle « revive » ou parfois pour parler plus concrètement de ce qui advient de notre corps après la mort mais elles ont toujours cette faculté d’évoquer cette perte sans le « drama » que nous, on y met. J’y ai réfléchi et, outre le fait qu’ils n’étaient plus dans la même école et donc qu’ils se voyaient moins, je pense que, comme adulte, on se met beaucoup à la place de la maman. Parce qu’elle vit ce que personne ne devrait jamais avoir à vivre et qu’on aimerait une solution miracle pour adoucir sa peine mais qu’on sait que rien n’y fera, nous, comme adultes, on n’arrive pas à sortir de ce chagrin parce qu’on ne peut comprendre l’incompréhensible.
Ma petite chouette a eu 6 ans en début de mois et je n’ai toujours pas pris le temps d’écrire quelques lignes pour elle. Il faut dire que cette année, pour la première fois, je n’étais pas là le jour de son anniversaire, retenue à Calgary pour le travail.
J’ai beaucoup pensé à elle, et on s’est rattrapé plus tard mais quelque chose était décidément « off » cette année puisque nous avons aussi été endeuillé quelques jours avant de célébrer sa fête avec ses copines d’école.
Mais ce n’est pas le sujet aujourd’hui.
Ma petite chouette est donc de plus en plus grande, même si pour moi ça reste mon bébé. En maternelle cette année, elle a toujours aussi soif de déchiffrer les sons que l’an passé et l’apprentissage de la lecture s’annonce bien pour l’an prochain. C’est un plaisir de l’entendre aller et nous parler de ses cahiers d’exercice à l’école avec Paco le perroquet ou un autre sur les saisons.
Toujours souriante, elle est entourée d’amies et n’hésite pas à mener son monde à la baguette si on la laisse faire.
Elle a toujours du mal à se réveiller en semaine mais une fois qu’elle est devant son petit-déjeuner (toujours composé de BN trempés dans l’eau!), elle retrouve sa bonne humeur. Pour peu que ce soit la fin de semaine et qu’elle ait le droit de regarder la télé, notre Madame Écran est plus que ravie!
En vrai, on lui limite beaucoup les écrans car elle a beaucoup de mal à passer à autre chose quand vient le temps. Heureusement, elle est aussi tout à fait capable de jouer avec ses Playmobils ou Pat’ Patrouille si elle ne focalise pas sur la télé.
Ces dernières semaines, elle a découvert ce que c’est d’avoir un chien et je crois que ça la rend très heureuse. Elle court parfois en rond dans le jardin avec le petit pitou ou prend beaucoup de fierté à le promener dans le quartier. Son rêve serait qu’on vienne la chercher tous les jours avec Oréo à la sortie de l’école mais malheureusement ce n’est pas possible. Elle apprend par contre qu’il ne faut pas laisser trainer ses jouets car petits bonhommes ou toutou en peluche, le monstre à 4 pattes dévorent tout!
Par contre, mademoiselle est du genre difficile à table et en plus, elle refuse le plus souvent de goûter tout ce qui ressemble à un légume! Certains trouvent grâce à ses yeux (brocolis, carottes, haricots verts par exemple) mais n’essayez pas de lui faire goûter une tomate (même du jardin) ou une aubergine, c’est la crise assurée. Alors on compose avec et on essaie malgré tout de l’encourager à goûter une bouchée au moins. Par contre, elle n’est pas aussi difficile pour ce qui est des desserts et mieux vaut se mettre quelques meringues de côté quand j’en cuisine sinon il ne nous en reste plus!
Avec sa sœur, c’est toujours l’amour fou. Elles se chicanent occasionnellement mais ça reste assez rare. Généralement elles sont plutôt complices, surtout lorsqu’il s’agit de prendre le canapé pour un trampoline ou la salle de bains pour une piscine. En fin de semaine, elles dorment parfois dans la même chambre, on les a d’ailleurs déjà retrouvées tête bêche dans le même lit en semaine alors que normalement c’est chacun sa chambre quand il y a école!
Alors voilà mon petit chat, tu as maintenant 6 ans. tu es grande, tu es pleine de vie mais à chaque balade, tu insistes pour me donner la main.
Aujourd’hui, celle qu’on appelait “mon petit poulet” quand elle était encore une enfant aux joues rebondies fête ses 8 ans. Vous dire qu’elle avait hâte est un euphémisme! Chaque matin depuis 1 semaine elle faisait le décompte des jours qu’il restait avant le grand événement!
C’est donc sans qu’on ait besoin de lui demander plusieurs fois qu’elle s’est levée ce matin, tout sourire! Et je dois bien dire que cet enfant est toujours de bonne humeur le matin. Elle part à l’école d’un bon pas, contente de retrouver ses amis et sa nouvelle maîtresse, et on la retrouve le soir généralement souriante, sauf s’il vient d’y avoir un « conflit », comme elle dit, avec une amie.
Cette année, elle a été comme un poisson dans l’eau dans cette nouvelle école et elle s’est vite fait des amis dans le quartier et même dans notre ruelle. C’est ainsi qu’elle virevolte, les fins de semaine et certains soirs, d’une cour à l’autre et qu’elle apprend à vivre avec cette nouvelle autonomie. Cela dit, sa petite sœur est toujours avec elle car s’il y a bien une chose qui ne change pas, c’est ce lien presque fusionnel qu’elles ont.
Elles s’entendent tellement bien qu’on a rarement à intervenir pour des chicanes entre elles mais qu’elles se liguent par contre systématiquement contre nous quand vient le temps de faire quelques tâches dans la maison (mettre la table par exemple). Je ne crois pas que Zoé mesure qu’elle est une grande sœur et que cela implique quelques responsabilités. À les voir aller, j’ai plus souvent l’impression d’avoir des jumelles à la maison que deux petites filles de 2 ans d’écart.
Elles sont souvent en train de se ballonner de rire en faisant une bêtise (comme faire du trampoline sur le canapé par exemple) mais elles sont jamais loin de nous. Encore aujourd’hui c’est rare que ma grande fille de 8 ans joue autre part qu’à quelques centimètres de ses parents. D’ailleurs, même pour des activités plus solitaires, comme la lecture ou le piano, on doit systématiquement être assis à côté d’elle sinon elle ne le fait pas.
Tout ça est parfois intense et il n’est pas rare qu’on perde patience les soirs. On essaie différentes méthodes pour adoucir la routine mais on n’a pas encore trouvé celle qui fonctionnait pour nous.
En attendant on profite d’avoir une petite fille en pleine santé, persévérante et avec une énergie débordante. On sait qu’en dehors de la maison où on est dans l’opposition continuel, à l’extérieur (notamment à l’école), notre puce fait toujours l’unanimité. Elle a une douce personnalité où elle est prête à faire des concessions, laisser sa place si ça peut régler un conflit. D’ailleurs, même à la maison, il n’est pas rare qu’elle cède quelque chose à sa sœur si celle-ci fait une crise comme pour avoir à tout prix LE verre qu’elle voulait ou LA place à table. Elle sert ensuite très fort sa sœur dans ses bras pour apaiser la situation.
Sa professeur de 2ième année nous disait à chaque rencontre que Zoé était « merveilleuse » alors je vais finir sur cette note car même s’il y a des haussements de voix à la maison, ça reste une petite fille merveilleuse qui a surtout besoin de beaucoup d’encouragements et de notre approbation.
Dans
quelques jours, on s’envole pour la France. C’est le temps de faire un peu de
ménage dans nos expressions pour ne pas nous faire regarder tout croche. Mais
au juste, quelles expressions sont québécoises dans notre vocabulaire? C’est
qu’avec le temps, on en sait plus rien!
Dans celles dont je suis pas mal sûre qu’elles viennent bien d’ici :
– C’est
correc(t)
– La la
(d’accord ce n’est pas une expression en tant que tel, juste 2 petites syllabes
qu’on rajoute un peu partout)
– Croche
(justement)
– Ça n’a
pas de bons sens
– C’est
plate
– Niaiseux
– Ça a pas
d’allure
– Des
broches (rapport aux dents) versus des bagues
– Ça vient
me chercher
– Être
broche à foin
– Des
ustensiles
– Du change
(de la monnaie)
– Dormir au
gaz (mon chum l’utilise beaucoup, moi pas trop)
– Se calmer le pompon
– Être magané
Celles qui sont bien françaises :
– Du coup 😀
Et puis il y a toutes celles que j’utilise sans m’en rendre compte mais qui j’en suis sûre vont faire se lever quelques sourcils pendant notre voyage. D’ailleurs il y a bien longtemps, j’avais une série « On ne dit pas » sur le blog où je notais tous ces mots de vocabulaire qui nous surprennent en arrivant.
Dans les incontournables de l’été pour moi, il y a le parc aquatique, souvenir de mon enfance et de mes étés en Provence où nous y organisions systématiquement une sortie de groupe.
J’avais hâte de vivre l’expérience avec mes filles mais je savais aussi qu’en-dessous d’une certaine taille, il y a de très nombreuses attractions qu’elles n’auraient pas pu faire.
Cette année, tout le monde était assez grand et autonome pour essayer un parc proche de Montréal. Nous avons porté notre choix sur Bromontcar de mémoire de Chéri, c’était un de ceux les plus adaptés pour les petits.
L’arrivée
Jeux d’eau pour les plus petits
Après 1h de route, nous sommes arrivés pour l’ouverture (10h) et en quelques minutes, nous avions passé l’entrée ayant acheté nos billets en ligne. À noter toutefois qu’il faut les imprimer!
Nous avons choisi de louer un casier (6$) pour y mettre nos affaires « sensibles » (papiers, téléphone, etc.) mais beaucoup de gens laissent leur sac-à-dos, pique-nique compris, sur des tables et s’en vont faire les glissades. La prochaine fois, on fera sûrement pareil.
Nous y sommes allés un lundi pour éviter la cohue de la fin de semaine et effectivement, les temps d’attente étaient très raisonnables. En matinée, nous faisions la file peut-être 5-10 minutes et en après-midi, le maximum a du être 20 minutes et encore. Comme le parc est très arboré, l’attente ne se fait pas constamment en plein soleil mais il faut tout de même prévoir de la crème solaire pour les moments où ça arrive (une certaine personne a le dos bien rouge aujourd’hui).
Des attractions variées
Côté attractions, la plupart requièrent de mesurer 1m07 donc en bas de cette taille, je ne vous conseille pas d’amener vos enfants sinon ils seront pas mal confinés à la piscine ou à la mini glissade. À partir de 1m37, les enfants peuvent faire toutes les attractions mais certaines requièrent de ne pas avoir de veste de flottaison.
À ce sujet, on peut emprunter des vestes sur place (avec un dépôt de 20$) car les autres systèmes ne sont pas autorisés apparemment mais nous avons vu des enfants avec des brassards quand même… Nous ne nous sommes pas cassés la tête et nous avons pris les vestes du parc mais en après-midi, les filles s’en sont même passés.
Beaucoup de glissades se font sur des bouées alors l’enfant n’atterrit pas directement dans l’eau mais à noter qu’un renversement de bouée à l’arrivée est toujours possible (vécu par ma grande). La plupart des descentes se font également à plusieurs (2 souvent et même 5 personnes pour 2 attractions) mais les glissades les plus soft pour les enfants se font à même le toboggan (possible à deux par contre).
Dans l’ensemble le parc n’est pas très grand alors on a pu refaire chaque attraction plusieurs fois mais pour les plus jeunes (presque 6 et 8 ans pour mes filles), il était bien adapté. Chez nous, on a 2 modèles bien distincts en plus, avec notre cadette qui n’a peur de rien et qui s’enthousiasme facilement et notre plus grande pour qui chaque glissade demandait un effort!
Certaines procurent effectivement de fortes sensations mais celles qui se font à 2 ou plus sont rassurantes pour l’effet de groupe (mais provoquent leur lot de cris pareil)!
Des sensations fortes
La glissade à sensations fortes
Une glissade en particulier, où l’on descend en solo sur un tapis m’a fait peur car elle allait très vite et qu’on se recevait beaucoup d’eau dans le visage. Alors à l’arrivée, je me suis dit que je ne la referai plus et que ma plus jeune ne devrait vraiment pas l’essayer (la plus vieille n’ayant jamais considéré l’essayer) mais non seulement elle l’a faite mais elle y est retournée au moins 3 fois!
Au final on a bien rigolé et étant 4 adultes pour 2 enfants, on a pu tourner pour que tout le monde puisse essayer les quelques attractions que les filles n’étaient pas en âge (ou plutôt en taille) de faire.
La piscine à vagues
Dans les plus, il y a de nombreux espaces de pique-nique ombragés et on peut apporter notre casse-croute. Si comme moi, vous n’êtes pas organisés, vous pouvez acheter des snacks sur place.
C’était une belle journée mais qui revient cher quand même (200$ pour les billets d’entrée pour notre groupe).
Imaginez : 2 mois de liberté qui commencent par 3 semaines avec un grand-parent dévoué, presque à leur service.
– Les filles, vous voulez aller à la piscine?
– Non (réponse en chœur)
– Les filles, vous voulez aller aux jeux d’eau?
– Non (encore une fois)
– Les filles, vous voulez aller au parc?
– Non (on vous a dit)
Mais que veulent faire deux fillettes de 5 ans et demi et 7 ans et demi de leur été en vivant à Montréal?
Jouer avec les amis de la ruelle, tiens! Au point, qu’elles préfèrent dire non aux activités de baignade en pleine canicule que de s’éloigner d’eux! Même pour une crème glacée, il faut leur jouer des tours pour les convaincre de venir parce que, c’est pas tout, mais NOUS on a envie de se promener, de déguster une collation glacée ou de faire du vélo!
J’imagine que l’important c’est qu’elles s’amusent, que ce soit dans les cours des voisins (qui ont parfois de petites piscines pour se rafraîchir) ou dans un vrai bassin…
Quant à nous? On profite de notre jardin à défaut de pouvoir partir en balade.
Alors voilà, depuis 5 mois maintenant, je suis retombée en adolescence. Pourquoi? Parce que je porte un appareil dentaire!
Ça faisait des années que ça
me trottait dans la tête parce que malgré mes traitements enfant,
j’avais les dents « croches » comme on dit ici et que ça me gênait à la
fois esthétiquement mais aussi physiquement. C’est
pas mal moins facile de croquer dans un burger avec des mâchoires non
alignées…
Avoir connu tous ces traitements plus jeunes, on pourrait penser que, tout d’abord, je n’en aurais pas besoin adulte et surtout que ça m’aurait vaccinée de recommencer! En fait, pour faire une histoire courte, j’ai arrêté le processus ado après m’être fait enlever les 4 dents de sagesse et ne pas avoir porté l’appareil de nuit que j’avais à l’époque… Le temps du prochain rendez-vous, mes dents avaient rebougé et il aurait fallu recommencer à zéro. Rendu là, j’en avais zéro envie et financièrement ça aurait été difficile pour mes parents, qui ne m’ont donc pas poussé non plus.
Je pense que c’est en voyant
une amie se lancer dans le processus à l’âge adulte que je me suis
vraiment penchée sur la question. J’ai consulté son orthodontiste (qui
est aussi son employeur, ça aide) puis j’ai attendu,
attendu, attendu. Une autre amie a commencé un traitement et je me suis
dit qu’il était tant que je passe à l’action.
J’ai consulté plusieurs orthodontistes car je n’étais pas sûre du traitement proposé et après avoir eu différents avis, j’ai choisi le même orthodontiste que mes amies (qui a excellente réputation) et le traitement classique à base de broches.
Un autre docteur m’avait proposé Invisalign et j’ai vraiment hésité car une de mes collègues (de plus de 50 ans, comme quoi, ça se fait à tout âge) portait justement ces gouttières invisibles mais j’avais plusieurs doutes. Le premier, c’est que, vu que ça s’enlève (notamment pour manger et se laver les dents), j’avais peur de ne pas m’astreindre à le porter en continu et trouver des excuses du type « j’ai une rencontre professionnelle/j’ai une soirée chez des amis » pour ne pas le mettre et ainsi ne pas avoir un bon résultat.
En outre, les gouttières se voient un peu et gênent légèrement la prononciation mais surtout ne donnent pas le même résultat que des broches. Évidemment tout dépend des cas, mais étant justement un cas complexe, mon dentiste m’a expliqué que j’arriverais à quelque chose de bien avec Invisalign mais pas « parfait » comme avec des broches. La question est de savoir si on cherche vraiment la perfection ou non….
Je dois dire que quitte à avoir 2 ans de traitement et payer des milliers de dollars, je voulais être sûre du résultat, d’autant que le prix était plus élevé pour l’autre traitement.
C’est ainsi que fin janvier, je me suis fait poser des broches… Le gros avantage par rapport à mon enfance, c’est qu’on peut les choisir transparentes pour plus de discrétion, moyennant quelques dollars de plus ($200 dans mon cas, je crois). Je dois dire que tout mon entourage était impressionné car c’est vraiment moins voyant que les métalliques. Par contre, en bas, je ne pouvais pas avoir cette option car les broches transparentes sont plus larges et que mes dents se chevauchaient trop pour le permettre mais ça se voit beaucoup moins que les dents du haut.
Le plus gros point négatif dans mon cas, c’est que je devais me faire arracher 2 dents en haut afin de resserrer ma mâchoire, ce qui me laisse avec 2 trous bien visibles quand je souris vu qu’ils sont sur le côté. Ils vont bien sûr se résorber mais cela va prendre plusieurs mois encore.
À part ça, il faut aller toutes les 6-8 semaines chez l’orthodontiste, ce qui est un peu contraignant mais les rendez-vous ne sont pas trop longs (une trentaine de minutes je dirais). Par contre, souvent le changement de fil rend les dents douloureuses pendant plusieurs jours alors il faut prévoir des repas « mous » pour les jours qui suivent (soupe, dhal de lentilles et quenelles sont souvent au menu pour moi ces jours-là).
Après 5 mois
Il faut aussi se laver les dents après chaque repas et passer la soie dentaire tous les jours (mais pour de vrai cette fois). C’est ce qui me prend le plus de temps car, avec les broches, ce n’est pas très pratique mais je préfère ça que de me retrouver avec plusieurs caries au fil du temps.
Maintenant il faut prendre mon mal en patience car si tout va bien le traitement est prévu pour… 30 mois! Il vaut mieux ne pas trop y penser pour l’instant surtout qu’avec mes greffes de gencive, j’ai l’impression d’avoir commencé tout ça depuis 1 an déjà!
Dans quelques jours, cela fera un an que nous sommes revenus sur l’île de Montréal.
Nous avions décidé de quitter notre maison bien aimée et de laisser derrière nous piscine pour retrouver un quartier que nous aimons particulièrement (Hochelaga) et dans lequel j’ai déjà eu 3 apparts au cours de ma vie montréalaise, tous à quelques pas de notre maison actuelle.
J’avais élaboré sur les raisons de ce changement l’an passé et je dois dire qu’un an plus tard, nous n’avons aucun regret. Il faut dire que nous avons trouvé la maison parfaite pour nous.
Mais nous apprécions par-dessus tout d’avoir tout à quelques pas. Nous avons aussi bien des magasins zéro déchet (Mega Vrac et Terre à soi notamment), que des petits commerçants type boucherie, pâtisserie sans oublier les épiceries classique et petits restos délicieux (l’État-major étant mon préféré).
À vrai dire, on a tellement tout à proximité que le seul moment de la semaine où on utilise l’auto, c’est pour conduire notre cadette à son cours de gym le samedi matin, et encore, quand il fait beau, on y va en vélo.
On est rendu au point où l’on se demande si on va reprendre une voiture à la fin de notre leasing dans quelques mois…
L’autre point qui nous avait fait franchir le pas, c’était la flexibilité offerte par le métro. Bien sûr, cela peut paraître évident (ou peu important pour d’autres) mais pour nous, c’était devenu un des points de friction les plus importants de la vie en banlieue. On a beau dire mais quand le bus qui passe proche de chez toi s’arrête vers 18h et qu’il faut ensuite en prendre 2 ou 3 (qui passent parfois qu’aux heures) pour rentrer, ça limite un peu les 5 @ 7 improvisés. Payer 40$ de taxi (minimum) ou devoir mettre 1h30 pour rentrer, ça coupe toute envie d’aller boire un verre avec des collègues sur un coup de tête.
Pour certains, la question ne se pose pas car ils aiment être en auto et ne se déplacent jamais sans mais pour nous, c’est hors de question.
Alors maintenant, on met 30 minutes pour se rendre au travail en métro et vu qu’il passe aux 2-3 minutes, si l’un de nous a une sortie de dernière minute, pas de problème. Ni pour celui qui doit récupérer les enfants à l’école à l’improviste, ni pour celui qui rentre plus tard puisqu’à 16h ou à 22h, on met toujours 30 minutes pour rentrer.
Ainsi, on savoure particulièrement notre vie de quartier et les enfants, la vie de ruelle. Aussitôt les beaux jours revenus, toute une vie a repris dans la ruelle et les enfants vagabondent d’une maison à l’autre. Il faut parfois arpenter la ruelle à l’heure du souper pour remettre la main sur nos gnomes (et user de persuasion pour les convaincre de rentrer quand les autres jouent encore) mais le côté positif, c’est qu’ils ont toujours des amis avec qui s’amuser.
Alors voilà, un an plus tard, toutes les interrogations qu’on pouvait avoir avant de sauter le pas se sont envolées et ont laissé place à cette certitude qu’on a trouvé notre nid.
Depuis plusieurs mois, je me suis mise en tête d’adopter un chien.
J’ai cette image parfaite de mon enfance où vers 15 ans, j’avais réussi à convaincre mes parents d’aller faire un tour à la SPA « juste pour voir ». Cela faisait plusieurs années que notre chien était décédé et je rêvais d’avoir un jour un chiot.
Arrivés à la SPCA, mes parents n’avaient eu aucun coup de cœur pour les chiots présents et j’avais eu très peur que nous repartions bredouille. Ils avaient tout de même entrepris de faire le tour des cages des chiens adultes et c’est là que la magie a opéré. Je ne saurais pas dire exactement pourquoi mais juste en passant devant la cage de ce berger allemand croisé beauceron, nous sommes tombés en amour. Ça devait être à sa façon de nous regarder ou de se tenir mais tout de suite, nous avons demandé à pouvoir aller le promener et au final il est resté dans nos vies les 13 années qui ont suivi.
Ça a été le chien le plus merveilleux au monde alors qu’on n’avait aucun intérêt pour cette race, qu’il n’avait rien d’un mignon petit chiot vu qu’il avait déjà sa taille adulte à 11 mois, mais tout dans son comportement était parfait. Il a bien détruit quelques objets les premiers mois mais sans jamais montré aucun signe d’agressivité.
Lewis (le meilleur chien au monde)
Alors depuis que je songe à adopter un chien, j’aimerais reproduire le même coup de cœur mais force est d’admettre qu’à Montréal, c’est pas mal plus compliqué.
Tout d’abord, je souhaite adopter un chien de refuge seulement, je ne cherche en aucun cas à acheter un chien dans un élevage ou pire, d’un particulier sur Kijiji (si vous vous demandez pourquoi, cherchez Stitch sur la page Facebook de Chatons Orphelins Montréal).
Dans les refuges, il n’y a pas autant de chiens que l’on pourrait croire (alors que le nombre de chats explosent toujours) et si vous ajoutez quelques critères comme compatible jeunes enfants et chats, c’est quasiment mission impossible. Maintenant vous éliminez aussi certaines races que nous préférons éviter (husky, labrador, pitbull par exemple), les chiens trop âgés pour nous (on aimerait 3 ans et moins) et vous avez… zéro choix! Ou si un jour vous spottez un chien qui pourrait peut-être convenir, vous êtes mieux de pouvoir vous déplacer dans l’heure car cette perle sera vite adoptée (et tant mieux pour lui).
Tartine, aussi appelée le monstre
Comme j’ai tendance à croire au destin, je me dis que c’est peut-être mieux ainsi car je me souviens bien de toutes les difficultés que nous avons eu avec Tartine et faire garder un chien à chaque vacances est tout un défi…
En attendant, je me suis inscrite auprès de différents organismes pour être famille d’accueil mais, à date, aucun n’a eu de chien qui pouvait être placé avec une famille ayant des enfants. L’ironie dans tout ça est qu’il y a de très nombreux chiots ou jeunes chiens à adopter de l’autre côté de la frontière.
Bien sûr, on pourrait aller dans le Vermont mais la plupart des animaux sont placés en famille d’accueil et il faut d’abord envoyer une application et être sélectionné avant de pouvoir rencontrer le chien. Cela veut dire que vous ne pouvez pas vous balader dans le refuge en attendant d’avoir un coup de cœur pour l’une ou l’autre de ces petites bêtes, vous faites la route pour rencontrer l’animal vu en photo seulement.
D’un autre côté, si Internet avait existé quand nous avons adopté Lewis (notre fameux berge allemand), on ne se serait peut-être pas déplacé au refuge ce jour-là parce qu’en photo aucun chien ne nous aurait tapé dans l’œil… À méditer.
Si vous avez une belle histoire d’adoption, n’hésitez pas à me la partager.
Quelques-uns des refuges ou organismes auprès desquels adopter un chien dans la région de Montréal: