Une des choses les plus troublantes avec un déménagement est la perte des sens qui s’en suit, ou du moins la perte de repères sensorielles.
À commencer par l’ouïe, sans doute celui que me tarabusque le plus depuis une semaine. C’est en emménageant dans notre nouvel appartement que j’ai pris conscience à quel point on était chanceux jusque-là car notre ancien appart (en photo) était dans un renfoncement avec pour seul voisin, ceux du dessus plutôt silencieux. Maintenant nous avons des voisins de chaque côté, notamment depuis la terrasse, en face via la cour arrière et bien sûr toujours au-dessus. J’ai l’impression tout à coup de vivre en communauté, chaque son m’interpelle comme s’il se produisait entre mes 4 murs.
Mon ouïe a aussi été mise à mal la première nuit où nous avons dormi dans la grande chambre, celle qui donne sur la rue. Ça a beau être une rue résidentielle d’apparence très calme, la première nuit j’ai eu l’impression d’être près d’une autoroute, comme si de nombreuses voitures passaient et toutes à 100 à l’heure! Avec l’habitude, j’espère que ce n’aura été qu’une fausse première impression.
La vue est aussi perturbée par tous ses voisins dans tous les sens. Si l’on est dans notre cour, on peut observer les voisins de tous les alentours mais aussi être observé par tous ces voisins…
Que dire de la luminosité qui est différente. La lumière du jour n’est pas la même car l’orientation n’est pas la même mais les éclairages même sont différents. Ainsi je ne m’habitue pas à la lumière du la hôte qui est haute et pâlotte et qui ne me donne pas envie de m’éterniser à la cuisinière…
Alliée au toucher la vue devient problématique quand il s’agit de vaisselle… Si avant j’avais l’habitude de ranger les assiettes juste au-dessus du lave-vaisselle, maintenant je ne trouverais que les aliments pour le petit-déjeuner à cet endroit-là. Il me faudra faire le tour de l’îlot pour pouvoir ranger verres, bols et assiettes à présent.
L’odorat est peut-être mon sens le plus développé comme je l’avais mentionné ici. Vous imaginez à quel point chaque pièce et chaque placard peut-être une source de grimace dans ce nouvel environnement même si j’ai pris soin d’en nettoyer chaque recoin. Le plus flagrant étant sans nul doute le placard à épice qui revêt une drôle d’odeur que je n’aime vraiment pas. Est-ce une épice qui m’est inconnue ou juste l’odeur des précédents occupants, je ne sais pas mais ce placard est ma bête noire…
Pour finir sur le toucher (car le goût n’intervient pas vraiment dans notre affaire), c’est aussi chercher à tâtons chaque interrupteur, tourner dans le mauvais sens chaque poignet de porte, chercher dans quel sens tourner la molette pour les fenêtres, etc.
Ainsi, si l’on parle souvent de ce que l’on gagne en déménagement, d’à quoi ressemble la nouvelle habitation, on oublie qu’après les cartons il y a l’apprentissage de ce nouvel environnement et le chamboulement de nos sens et habitudes. En parlant d’habitude je suis surprise de ne pas m’être encore trompée de sens en prenant le métro à la sortie du travail, les automatismes ont parfois la vie dure!